Publié en juillet 2021 en autoédition sur Amazon, Les Chemins de l’amour : les promesses du destin – Tome 1 est le deuxième jet d’encre de Chrime Kouemo, écrivaine et chef de projet originaire du Cameroun
L’intrigue est ficelée autour d’Olivia et de Stella. Olivia, qui vit et mène ses études supérieures en France depuis quatre ans, vient de se faire brutalement violer par un jeune homme rencontré sur Facebook. Choquée, culpabilisant et hantée par ce tyrannisant cauchemar, elle se retire de la vie sociale, coupant les ponts avec tout son entourage. Devenue l’ombre d’elle-même elle fait, heureusement, la connaissance de Stella qui l’aide à vaincre ses vieux démons grâce leur vie à l’église. De là va naitre un lien d’amitié fort que l’amour, avec ses corolaires, va tenter de dénouer. Dans ce roman, Chrime Kouemo fait voyager ses lecteurs dans un microcosme où l’amitié et l’amour s’entrechoquent et où les désirs charnels maltraitent les croyances religieuses.
C’est un narrateur omniscient qui nous livre le récit, ce qui le rend plus poignant. Le ton est naturel, tendre par ici, pathétique et révoltant par là. Les expériences d’Olivia et Stella sont fort touchantes, les deux jeunes filles étant aux prises avec leurs émotions. Les grands sujets traités sont sensibles : l’amour, le destin et la religion.
Un érotisme explosif…
Les Chemins de l’amour : les promesses du destin – Tome 1 parfait pour des lecteurs qui ont du goût pour des scènes romantiques explosives.
Ce roman est parfait pour des lecteurs qui ont du goût pour des scènes romantiques explosives. Il contient d’ailleurs des scènes qui peuvent heurter la sensibilité des jeunes lecteurs ! La sensualité et la sexualité des personnages, souvent en contraste avec leurs convictions religieuses et personnelles, font l’objet d’une description mixte qui éveille les sens. En pleine lecture, la libido du lecteur peut être soumise à rude épreuve. Des vibrations et tressaillements sporadiques seront à couper le souffle.
« Elle avait l’impression de ne pouvoir se repaître de la sensation de son long corps dur contre ses courbes… C’est avec un soupir d’intense satisfaction qu’elle accueillit son membre en elle, ondulant des hanches pour décupler leur plaisir. » pp 380-381
L’on se trouve fiévreux au contact de cet univers délicat et complexe des sentiments humains où la naïveté, la culpabilité, la dépression, la jalousie, l’imprudence, la séparation, l’abandon, la tromperie, la vengeance et le sexe illusionnent le réel de l’amour. L’instabilité émotionnelle des personnages est donc aussi dense qu’intense. Le lecteur la partage, une larme voilée dans le désir lui échappant par moment.
Un style asymétrique qui transcende le commun…
Entre la France et le Cameroun, le voyage dans l’espace et le temps du récit est tout aussi fabuleux, surtout qu’il laisse entrevoir la richesse et le dynamisme de la langue française. A la langue courante, l’argot camerounais, simple et original avec son brin d’humour, s’y frotte à merveille. Les métamorphoses linguistique et stylistique sont gargantuesques et l’on se n’en délecte pas mal. Cette richesse de la langue coexiste bien, et le contraire aurait été surprenant, avec la structure du texte. Les 32 chapitres qui s’y trouvent sont courts, bien cadencés, offrant à l’intrigue un rythme raffiné et fascinant.
Le spirituel et le charnel, pile ou face ?
Chrime KOUEMO offre un panorama du parallèle antagonique entre le spirituel et le charnel
Le spirituel et le charnel sont deux faces d’une même pièce… Chrime KOUEMO offre un panorama de leur parallèle antagonique. Ce roman propose une mine de réflexions sociologique, anthropologique, religieuse et psychologique. Le spirituel et le charnel peuvent faire corps, mais le premier dompterait difficilement le second. Les principes religieux, contre vents et marées, se noieraient toujours, dans le torrent des désirs charnels.
« Elle avait fait l’amour pour la première fois de sa vie et avait brisé au passage sa promesse d’abstinence jusqu’au mariage, alors qu’elle avait toujours clamé à qui voulait l’entendre que c’était un fondement incontournable de la Bible » (p.359)
Le bonheur, une vengeance esthétique…
« Je ne l’aimerai jamais, mais j’ai compris qu’il ne servait à rien de me venger de lui. Le bonheur est la plus belle des revanches. » p.422
Les dernières phrases de ce roman laissent le lecteur sur un étonnement, mieux une surprise. L’auteure, au dernier jet d’encre, sort complètement des sentiers battus que l’on sait de la vengeance. Soit c’est « un plat qui se mange quand il est chaud », soit on la pratique comme la « Mule du pape ». Que non ! Chrime Kouemo, cette étoile filante, met tout dans le bonheur, ce bonheur qu’il faut savoir regarder en face quand il est là.
A lire, à s’en délecter !
Les Chemins de l’amour : les promesses du destin – Tome 1 de Chrime Kouemo disponible sur Amazone. Commandez ICI.
Daniel Frédéric Ngono
Chroniqueur Littéraire
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