L’enjeu dans le livre « La science des sorciers de Koba » de Caroline MEVA est d’élaborer le lien étroit qui peut exister entre la sorcellerie et la physique nucléaire. À la vue du titre, on est tout de suite gagné par la curiosité, celle de découvrir. C’est un grand défi que se donne notre auteure d’expliquer scientifiquement la sorcellerie surtout lorsque nous savons qu’en général, en Afrique, parler de la sorcellerie signifie mettre en exergue les forces du mal. Peut-on sur la base de l’aspect social de l’activité scientifique, renoncer à l’idée de ce que nous considérons comme vérité et prétendre que les connaissances scientifiques sont de simples croyances ?
Dans la première partie, nous sommes face à la mort qui vraisemblablement semble avoir été causé par la maladie:
« Tu sais qu’elle souffrait de Diabète et d’hypertension artérielle depuis quelques années déjà. Il y a deux semaines, elle a eu un malaise ; sa tension artérielle est montée en flèche après une énième dispute avec ton oncle Zambo et sa femme Mengue, à propos des limites d’un terrain. » p.27
Sans surprise, l’auteure nous met par la suite, face à cette vérité connue de tous selon laquelle, en Afrique, la mort n’est pas naturelle :
« …Surtout que les bruits courent, la mort de ta mère ne serait pas naturelle. »p.27
Si elle est arrivée, c’est simplement par l’activisme néfaste d’un individu, qui n’est autre qu’un membre de la famille.
La science des sorciers de Koba voyage dans la monde initiatique de la sorcellerie

La science des sorciers de Koba de Caroline Meva
Ce faisant, l’œuvre La science des sorciers de Koba dans sa deuxième partie, nous entraine dans le monde initiatique des sciences occultes communément appelé le monde de la sorcellerie. Caroline Meva prend sur elle de nous faire voyager dans un récit grâce auquel elle brave l’interdit en nous entrainant dans le monde de la nuit. Elle nous fait découvrir un monde inconnu pour la plupart.
L’auteure n’hésite pas à mettre en face du lecteur des connaissances qui ne sont pas toujours accessibles à l’individu lambda. Caroline Meva a en idée de libérer les mentalités des Africains en tuant à la racine les maux tels que l’obscurantisme et la superstition. En effet, « Ouvre ton troisième œil, celui qui est sur ton front, et contemple l’essence des choses. Cette membrane translucide, comme un miroir sans tain, que tu vois là devant toi, est la frontière qui sépare le monde matériel du monde immatériel. Tu dois avoir un esprit entraîné et aguerri pour passer d’un coté à l’autre de la barrière, mais je vais te connecter à moi afin que tu puisses franchir sans encombre la barrière de feu. » p.58
Caroline Meva réussit son pari scriptural et même narratif

Caroline Meva, auteure du roman La science des sorciers de Koba
Dans la dernière partie de son Roman La science des sorciers de Koba, Caroline Meva va déjouer les attentes. L’initiation à la sorcellerie de son personnage Almega n’aura pas été vaine. En effet, notre protagoniste va se servir de cette expérience d’initiation pour conduire ses travaux de thèse. « … Il avait orienté les travaux de thèse de doctorat sur la sorcellerie, vue sous l’angle de l’Energétique ; il s’était donné pour but d’analyser scientifiquement, de démystifier et de combattre objectivement la sorcellerie… » p.90 Caroline Meva réussit son pari scriptural et même narratif grâce au prix Nobel que son personnage obtiendra suite à ses travaux sur la maîtrise de la production et du transfert des énergies.
Pour finir, nous ne saurons que conseiller cet excellent œuvre de Caroline Meva qui, sans aucun doute, contribuera à éclairer bien au-delà du seul champ des pratiques de sorcellerie. Et ce, à cause de ses compétences pédagogique, didactique, philosophique, anthropologique et cosmogonique. Livre disponible aux Editions St Honoré.
Christine Elong
Écrivaine

Be the first to leave a review.
Your browser does not support images upload. Please choose a modern one