Sur-vivre, aimer, souffrir… C’est la vie. Voici Reviviscences. Un retour à la vie donc. Le cœur a pris la parole dans ce fourmillement de faits et de méfaits. Il est la plume du poète qui s’éclipse sans s’éloigner. Bien irrigué, ce cœur-déclamant qui en a vu d’autres, trace les mots/maux de cette vie qui souffle le chaud et le froid. C’est un cœur qui aime, d’amour pur-divin, charnel, mais qui aime, déteste, tue… Un cœur Janus qui jubile autant qu’il souffre, qui offre autant de la joie que de la douleur. Ce cœur d’Homme… La vie n’est pas un long fleuve tranquille. Et le poète, son cœur plus précisément, l’a parfaitement expérimenté : dans sa fratrie, les péripéties de la vie, belle, rebelle, puis et/ou simultanément chiante et désespérante quand point la mort, omnisciente, omnipotente. La mort telle qu’elle vient. La mort telle que la vit le poète, lui-même réparateur de la vie, retardateur de la mort dans le civil.
Cette plume-cœur est celle d’un médecin doublé d’un humanitaire. Un cœur finalement plus porté sur les épanchements que d’autres : aimer par altruisme, par vocation. Au quotidien, il tente de prolonger l’œuvre de Dieu, attaquée par l’intrépide vie qui ne craint rien, ne respecte rien ou par une humanité déshumanisée et déshumanisante, stéthoscope aux oreilles et le cœur dans la main…

Reviviscences – Ismaël Teta
L’Africain qu’il est n’est pas insensible au sort de la terre-mère. Ni de son pays natal qu’il redécouvre 30 ans après, la déception à son paroxysme…
«Ainsi violée de tous ses orifices dans cette orgie blanche/La pauvre noire Mama Africa a perdu sa dignité/Quand las de la forniquer à tue-tête/Ils ont soustrait leurs bourgeoises verges assouvies(…)/Aujourd’hui, ses fils issus de ses viols séculaires/Intellectuellement mulâtres et biscornus bâtards/S’entretuent/Se génocident/Se sessessionnisent…»P. 62
Esprit libre et vif, volontiers voyageur, le poète attaque et s’attaque à une pléthore de sujets de cette vie complexe. Avec ou sans filet, il saute : des religions, des guerres, des détestations saugrenues, la gouvernance de son pays tout ce qui donne une hideur insupportable à la vie qu’il aurait préférée tout simplement… vivable.
Dominik Fopoussi